Après la pluie diluvienne qui est tombée pendant 3 ou 4 jours, et le retour des belles journées, on peut revenir au potager. C'est le moment de tout repiquer, mais on va commencer par le plus important, le repiquage des tomates.

En hiver, je recouvre la terre avec de la pelouse, des feuilles de chêne, de la cendre et du crottin. Dès fin mars, je passe le motoculteur, puis fin avril, une seconde fois, pour bien incorporer et décomposer tous les végétaux. On voit ici les bandes laissées par l'engin. Ce n'est peut-être pas une bonne solution de tout hacher, car je détruis aussi la vie qu'il y a sous-terre, et notamment les lombrics. Regardez cette vidéo sur le travail des invertébrés filmés la nuit: link Mais, le terrain manquait d'humus pour faire du potager, et depuis 4 ou 5 ans que je pratique ainsi, ma terre est devenue excellente, et les légumes sont généralement beaux (sauf les carottes).

Avant de commencer à repiquer, j'essaie de simuler mes différentes rangées de légumes divers par des petits piquets de bois. Si je n'ai pas assez de place pour tout caser, je diminue tous les espaces, entre rangées et sur les lignes. C'est le cas cette année, j'ai tout compacté.

Ensuite, je casse la croûte que la pluie a créé, et je nivèle le terrain.    

Le dessus est sec, mais dessous, c'est très humide, et je ne peux pas marcher sur la terre. J'utilise ma bêche miracle à rallonge, et je reste sur l'allée centrale.

J'avais dit précédemment que je n'utilisais pas de cordeau. Eh bien, j'ai changé d'avis, depuis que mes oignons sont un peu en travers. Alors j'utilise deux petites cornières, que je peux ajuster facilement à 80cm d'écart. Habituellement, je mets 10 à 15cm de plus. Je place définitivement les planches de bois.

Je marque la position des plants sur les deux lignes, avec de vieilles baguettes de soudure. L'espace sur la ligne est de 80cm également. L'an dernier, j'avais mis 90cm.

Puis je fais un trou avec une barre à mine à la place des baguettes. Ensuite, je mets un piquet bois dans le trou. J'enfonce le piquet à la masse, jusqu'à ce qu'il arrive au terrain dur, c'est à dire 30 à 35cm de profondeur. Il peut faire du vent, mes piquets tiennent bien. Les piquets sont des carrés (avec des piquets ronds, les liens coulissent, et les tomates se retrouvent quasiment sur le sol) en pin non traités de dimension 32 x 32mm et 2m de long. Je les affûte à la scie sauteuse très grossièrement. Un piquet dure environ 3 saisons. Quand le pied est pourri, je raccourci le piquet, et je m'en sert pour les aubergines ou les piments.

Quand tous les piquets sont en place, on peut repiquer.

Au ras du piquet, je creuse un trou de 15 à 20cm de profondeur, et 10 à 15cm de diamètre. Je creuse, côté "Est" par rapport au piquet. De la sorte, le jeune plant n'aura pas son feuillage abîmé par le piquet, lors de rafales de vents.

Cette année, je mets au fond du trou, une poignée d'orties hachées. Tous les scientifiques sont unanimes, l'ortie apporte un peu d'azote, et rend donc le pied de tomate plus résistant aux maladies. Mais souvent, ces mêmes personnes ne mettent pas d'ortie dans leur propre potager! L'efficacité, n'est donc pas évidente. Tout doit dépendre de la nature du terrain. Comme dans le mien, il y a beaucoup d'humus, cet apport d'azote supplémentaire doit être insignifiant. J'ai laissé plusieurs pieds sans ortie pour comparer.

Puis je mets 1cm de terre pour recouvrir les orties, afin d'éviter un contact direct avec les racines.

Je retire le pot en plastique, et je mets le plan dans le trou. Le terreau du plant, doit être 2 à 5cm plus bas que le sol.

J'attache le plant, le plus haut possible au piquet avec du rafia naturel. Je coupe les feuilles qui touchent le sol, avec les ciseaux.

Il n'y a plus qu'à arroser le pied en douceur.

Au final, j'ai mis 4 rangées (de 5 plants) de coeur de boeuf, et 2 rangées de tomates d'origine espagnole. Il me restait encore 3 jolis pieds que j'ai mis dans des coins, soit un total de 33 pieds. Il m'en reste encore 7 en dépannage.